Marc-Eric Bobillier Chaumon, nouveau titulaire de chaire de Psychologie du travail, prononce sa leçon inaugurale, sous le parrainage de Cyril Cosme, directeur de l’Organisation internationale du travail pour la France (OIT). Elle porte sur la nature des transitions digitales, les incidences qu’elles peuvent générer sur l’activité et le bien-être au travail, et la façon dont la psychologie du travail peut instruire les conditions acceptables et favorables de l’appropriation de tels dispositifs.
L’accélération du rythme des changements technologiques que nous observons depuis quelques années, avec notamment l’arrivée des technologies émergentes (IA, Cobots, Big data, réalité immersive, environnement pervasif à base d’objets connectés…) dans différents domaines et secteurs d’activité (usine 4.0 , hôpital du futur, plateforme numérique de travail, maison connectée, transport autonome …), exige une profonde remise en cause des modalités d’exercice de l’activité, en requérant de nouvelles façons de penser, de faire, d’organiser ou encore de collaborer dans le travail.
Avec ces changements dans la manière d’agir, correspondent aussi des changements dans la manière de subir, lesquels se formulent au travers de nouvelles exigences d’ordre cognitif, socio-professionnel et psychique. Si les artefacts techniques peuvent contribuer au renouvellement des compétences, au développement de l'activité et à la reconnaissance des individus, ils peuvent aussi dégrader le travail, dénaturer les pratiques professionnelles, fragiliser les collectifs de travail et déqualifier/disqualifier l'individu.
Face à de tels enjeux, la psychologie du travail a un rôle de premier plan à jouer pour concevoir, accompagner et déployer, avec d’autres, ces projets de transformation digitale. Son ambition est alors de proposer des dispositifs innovants qui soient réellement au service de l’humain et de son activité, qui soutiennent le pouvoir d’agir de ces professionnels et qui soient aussi des opérateurs de santé au travail ; autant de conditions liminaires et nécessaires pour l’efficacité et la performance organisationnelle.
Dans cette leçon inaugurale, Marc-Eric BOBILLIER CHAUMON interroge la nature de ces transitions digitales, les incidences qu’elles peuvent générer sur l’activité et le bien-être au travail, et la façon dont la psychologie du travail peut instruire les conditions acceptables et favorables de l’appropriation de tels dispositifs.